L'INTERROGATION :
c'est un procédé actif et stimulant. Il permet de faire parler les enfants. Il les oblige ainsi à un effort d'attention et decompréhension
et les force à chercher et assembler des mots pour s'exprimer.L'effort
demandé est d'ailleurs collectif car tout le monde se pose mentalement laquestion,
même adressée à un seul élève. D'autre part l'enfant qui sait qu'on l'interrogera fait un
effort de mémoire pour apprendre et retenir sa leçon.
L'interrogation est -aussi une répétition qui, par sa forme attrayante, fortifiele souvenir, fixe les connaissances et souvent précise quelque point resté obscur.
Pour le maître c'est un moyen de contrôle. Il
peut ainsi juger des résultats etremédier aux faiblesses.
Interroger est un art.
CE QU'IL FAUT ÉVITER :
Ne pas se
contenter de réponse étriquée, ou d'un mot, d'un « oui
» ou d'un «non ».
Ne pas poser de questions trop générales dont l'enfant ne peut saisir toutel'ampleur ; exemples « Que savez-vous de la
troisième République ? Commentclasse-t-on les animaux ? L'Afrique...
(1).
La question n'est ni
une devinette, ni un rébus.
L'enfant
doit pouvoir comprendre les termes employés et saisir le sens de la question. « Doit-on
mettre le baromètre dans la maison ou dehors (i).
« La vache mange-t-elle
comme nous ? (i).
Pas
de questions maladroites ou stupides.
On
ne demande pas « Qu'est-cequ'une fourchette ? » mais « à quoi sert une
fourchette ? ».Et surtout pas de réponse
collective où le chœur des écoliers termine joyeusement la phrase
commencée par le maître.
Comment interroger
Des questions claires,
précises, des termes simples. Graduer les questions — les lier entre elles pour former de solides associations. Cela demande unePRÉPARATION.
La question doit être
posée de façon à nécessiter une réponse COMPLÈTE etnon un mot ou deux.
Obliger
l'enfant à répondre par phrases complètes; c'est une excellente
habitude dont la valeur au point de vue élocution
échappe à. beaucoup de maîtres.On pourra même, petit à petit,
encourager les enfants à varier la forme des réponses, à ne pas reprendre
obligatoirement les termes ,mêmes de la question.
Il faut être patient et bienveillant, tourner et retourner la question, la présenter sous différents aspects, jusqu'à ce qu'on ait trouvé la réponse. Laisser àchacun
le temps de réfléchir.
Ne pas bousculer ceux qui
se montrent un peu lents.
Certains enfants ne demandent, jamais
à répondre. Ce sont presque toujours des timides qu'effraie l'idée de
prendre la parole. Il faut les encourager, leur poser d'abord des questions
très simples pour qu'ils s'enhardissent.
QUELQUES MOYENS
Interrogation orale :
établir dès
le début une règle sévère. Tu poses une question
à toute la classe. On réfléchit. Tu demandes : « Qui sait ? » des doigts se lèvent.
Tu interroges un élève (pas forcément celui qui a levé le doigt) on le laisse répondre, il est défendu
de l'interrompre et on baisse le doigt pendant qu'il parle. En cas de difficulté tu le fais aider ou
tu fais compléter sa réponse. Pas d'interventions ou de mimiques
trop expressives. Tu exiges que la liberté de parole
soit respectée.(Ce faisant tu prépares l'éducation du futur
citoyen).
*
Le procédé « la Martinière » te permettra d'interroger toute la classe
en même temps et de contrôler rapidement.
* Tu
peux aussi utiliser l'interrogation écrite ou semi-écrite, semi-orale. Tu inscris au
tableau une série de questions préparées à l'avance. Les élèves yrépondent sur l'ardoise ou sur une feuille
volante. On corrige oralement aussitôt ou bien tu relèves les feuilles que
tu vois à tête reposée.
* Tu
éviteras bien des pertes de temps si tu établis des fiches
d'interrogation,se rapportant aux principales leçons. Ces fiches sont
distribuées rapidement, l'heure venue, et te
voilà tranquille avec un cours, tu peux t'occuper des autres. Des fiches de
récapitulation permettront des révisions rapides.
* Enfin de temps en
temps, renverse les rôles. Demande
à tes élèves de t'interroger. Mais sois sûr de toi, car ils
seront impitoyables.
* L'interrogation doit
être faite régulièrement en ce qui concerne les leçonsque l'élève
doit apprendre. C'est
pour l'enfant consciencieux une récompense et une menace pour le paresseux. L'un comme l'autre
ont besoin de ce stimulant.
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