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lundi 7 août 2017

L'approche par compétences

1-Les objectifs de l’approche par les compétences de base

    On peut dire que cette approche poursuit essentiellement trois objectifs principaux
(Roegiers, 2000).
(1) Il s’agit tout d’abord de mettre l’accent sur ce que l’élève doit maîtriser à la fin de
chaque année scolaire, et en fin de scolarité obligatoire, plutôt que sur ce que
l’enseignant(e) doit enseigner. Le rôle de celui(celle)-ci est d’organiser les
apprentissages de la meilleure manière possible pour amener ses élèves au niveau
attendu.
(2) Il s’agit également de donner du sens aux apprentissages, de montrer à l’élève à
quoi sert tout ce qu’il apprend à l’école. Pour cela, il est nécessaire de dépasser des
listes de contenus-matières à retenir par coeur, des savoir-faire vides de sens, qui trop
souvent ennuient l’élève, et ne lui donnent pas l’envie d’apprendre. Au contraire,
l’approche par les compétences lui apprend à situer continuellement les apprentissages
par rapport à des situations qui ont du sens pour lui, et à utiliser ses acquis dans ces
situations.
(3) Il s’agit enfin de certifier les acquis de l’élève en termes de résolution de
situations concrètes, et non plus en termes d’une somme de savoirs et de savoir-faire
que l’élève s’empresse souvent d’oublier, et dont il ne sait pas comment les utiliser
dans la vie active. En cela, l’approche par les compétence de base est une réponse aux
problèmes d’analphabétisme fonctionnel.

 2-Les principales notions relatives à l’approche par les compétences de base

2-1- Qu’est-ce qu’une compétence ?
On dit de quelqu’un qu’il est compétent lorsque non seulement il possède certains
acquis (connaissances, savoir-faire, procédures, attitudes, etc.), mais surtout lorsqu’il
peut mobiliser ces acquis de façon concrète pour résoudre une situation-problème
donnée.
EXEMPLES DE COMPETENCES
(1) Tenir une conversation téléphonique qui ne fait pas appel à un vocabulaire spécialisé, et dans sa
langue maternelle
(2) Rédiger une facture simple (5 à 10 articles)
(3) À partir d’une situation vécue mettant en évidence différents problèmes de pollution de l’eau, de
l’air et de pollution par le bruit, proposer des solutions appropriées aux différents problèmes identifiés au
préalable.
D’une façon plus précise, une compétence est “la possibilité, pour un individu, de
mobiliser un ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une situationproblème
qui appartient à une famille de situations” (Roegiers, 2000).
Parler des compétences suppose que l’on évoque tout à la fois :
- les ressources, c’est-à-dire les savoirs, savoir-faire et savoir-être que l’élève va devoir
mobiliser ;
- les situations dans lesquelles l’élève devra mobiliser ces ressources.
 2-2-Les ressources
Les ressources sont essentiellement les savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaires à
la maîtrise de la compétence.
Dans l’exemple (1) ci-dessus, les ressources suivantes sont mobilisées :
- savoirs : la connaissance d’un vocabulaire de base pour une conversation
téléphonique, les formules de politesse… ;
- savoir-faire : la formulation d’une question, la formulation d’une réponse à une
question posée, le fait de se présenter, l’utilisation du futur, de l’imparfait... ;
- savoir-être : le fait d’adopter une attitude cordiale, de s’intéresser à son interlocuteur...
Ces ressources relèvent de ce que l’élève apprend à l’école. Elles font l’objet
d’apprentissages organisés à cet effet, que ce soit de façon traditionnelle, ou à travers
des situations-problèmes didactiques, où l’élève est mis au centre des apprentissages.
D’autres ressources entrent toutefois en ligne de compte, comme les savoirs
d’expérience ou encore les procédures automatisées.
Outre les ressources internes à l’élève, ou, de façon plus générale, à celui qui développe
la compétence, il y a les ressources externes, nécessaires pour exercer la compétence.
Parmi celles-ci, il y a les ressources matérielles : il est difficile de montrer qu’on est
compétent pour jouer un match en double au tennis, si on ne dispose pas d’une
raquette !
 2-3-La notion de situation « cible »
       Une situation « cible » est une situation qui est le reflet d’une compétence à installer
chez l’élève. Elle peut être considérée comme une occasion d’exercer la compétence,
ou comme une occasion d’évaluer la compétence. Dans l’approche par les compétences
de base, quand on parle de situations, on parle de situations « cibles », de situations de
réinvestissement, de situations d’intégration (tous ces termes sont des synonymes), pour
bien la distinguer des situations didactiques qui, elles, ont pour fonction de développer
de nouveaux apprentissages de concepts, de savoir-faire, etc1. Certains auteurs utilisent
le terme de « tâche complexe » pour désigner une situation « cible ». C’est également
un terme intéressant, mais il ne règle pas la distinction entre une tâche qui est une
occasion d’acquérir de nouveaux savoirs ou savoir-faire au sein d’un groupe classe
(situation-problème didactique) et une tâche qui est visée au terme d’un ensemble d’apprentissages ponctuels parce que représentative d’une compétence à acquérir
(situation « cible »).
Ces situations « cibles » sont des situations-problèmes complexes, et pas un simple
exercice. Tout comme un joueur de football ne peut pas se contenter d’exercer sa
compétence en tirant des penalties, ou en s’exerçant à dribbler, et ne peut véritablement
exercer sa compétence qu’en jouant un match de football, un élève ne peut développer
la compétence (1) ci-dessus qu’en étant confronté à une conversation téléphonique,
dans toute sa complexité. Encore faut-il bien ajuster le niveau : lui proposer de se
contenter d’une réplique dans une conversation n’aurait pas le niveau de complexité
requis. En revanche, lui demander de faire face à une conversation spécialisée ou dans
une langue étrangère serait le piéger, parce qu’il n’aurait pas acquis les éléments qui lui
permettraient de faire face. Tout comme le match de football est une situation pour la
compétence « jouer au football », une conversation téléphonique est une situation
« cible » relative à la compétence (1), à condition qu’elle réponde à certaines
caractéristiques, par exemple le fait que l’interlocuteur ne soit pas visible pendant la
communication téléphonique, ou le fait qu’il y ait un effet de surprise.
De même, dans l’exemple de la compétence (3), une situation « cible » consiste à
présenter à l’élève un contexte de pollution (à travers un dessin, une photo…).

 3-La notion de famille de situations
A chaque compétence est associée une famille de situations-problèmes. C’est un
ensemble de situations « cibles » dont chacune est une occasion d’exercer la
compétence : une occasion d’un niveau de complexité suffisant (en conditions réelles),
mais d’un niveau qui ne dépasse pas ce qui est attendu. Toutes ces situations sont dites
équivalentes, c’est-à-dire interchangeables en termes de niveau de difficulté et de
complexité.
Pour la compétence « jouer au football », la famille de situations se dégage
naturellement : c’est l’ensemble des matchs que le joueur pourrait jouer2. S’il est
compétent dans un match, il le reste dans un autre. Sauf accident, il suffirait à un
entraîneur de voir le joueur à l’oeuvre dans deux ou trois matches pour apprécier s’il est
compétent. Il en va de même des compétences à l’école, qui peuvent être évaluées à
travers deux ou trois situations « cibles », voire même une seule, à condition que ces situations soit représentative de la compétence3. Ceci ne veut pas dire que l’élève est
directement évalué sur sa compétence : il a d’abord l’occasion de s’entraîner. Il en va
de même d’un futur conducteur de voiture : quand il a appris le code de la route, et qu’il
a acquis les ressources nécessaires pour conduire (embrayer, débrayer, démarrer en
côte, etc.), on ne l’évalue pas tout de suite. Il faut d’abord qu’il s’exerce à plusieurs
reprises à conduire en situation réelle.
Reprenons les exemples proposés ci-dessus.
• La famille de situations-problèmes de la compétence (1) est l’ensemble des
conversations téléphoniques différentes auxquelles l’élève devrait pouvoir faire face
(l’une avec une tante qui l’invite à passer des vacances, l’autre avec un ami qui lui
demande de ses nouvelles, etc.), à condition qu’elles restent dans les limites fixées : se
dérouler dans sa langue maternelle, et ne pas faire appel à un vocabulaire spécialisé.
• La famille de situations-problèmes de la compétence (2) est l’ensemble des factures
que l’élève devrait pouvoir rédiger, dans des contextes différents (une facture qui
mentionne des achats alimentaires, une autre relative à des pièces de voiture, etc.), à
condition que ces factures restent dans les limites fixées : une facture simple, avec 5 à
10 articles.
L’élève ne sera déclaré compétent que lorsqu’il pourra faire face à n’importe quelle
situation qui appartient à la famille de situations, la situation étant nouvelle, inédite. La
reproduction pure et simple est donc exclue. Pour le concepteur de programmes et de
manuels, cela implique que, dans chaque famille de situations-problèmes, il faut
chercher à construire plusieurs situations équivalentes. Par exemple, si on mentionne
dans la compétence (2) qu’il s’agit de factures de 5 à 10 articles, c’est pour situer le
niveau de complexité de la situation. Il en va de même dans la compétence (1) dans
laquelle on précise « qui ne fait pas appel à un vocabulaire spécialisé », et « dans sa
langue maternelle ». Ces précisions, ou caractéristiques des situations de la compétence

sont des paramètres de la famille de situations.

1 commentaire:

  1. bonsoir cher personne je voudrais s'il vous plait vous demander la bibliographie de la partie de xavier roegieres qui est l'objective de l'approche par compétence

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