1-Les objectifs
de l’approche par les compétences de base
On peut dire que cette approche poursuit
essentiellement trois objectifs principaux
(Roegiers, 2000).
(1) Il s’agit tout
d’abord de mettre l’accent sur ce que l’élève doit maîtriser à la fin de
chaque année scolaire, et en fin
de scolarité obligatoire, plutôt que sur ce que
l’enseignant(e) doit enseigner.
Le rôle de celui(celle)-ci est d’organiser les
apprentissages de la meilleure
manière possible pour amener ses élèves au niveau
attendu.
(2) Il s’agit
également de donner du sens aux apprentissages, de montrer à l’élève à
quoi sert tout ce qu’il apprend à
l’école. Pour cela, il est nécessaire de dépasser des
listes de contenus-matières à
retenir par coeur, des savoir-faire vides de sens, qui trop
souvent ennuient l’élève, et ne
lui donnent pas l’envie d’apprendre. Au contraire,
l’approche par les compétences lui apprend à situer
continuellement les apprentissages
par rapport à des situations qui
ont du sens pour lui, et à utiliser ses acquis dans ces
situations.
(3) Il s’agit enfin
de certifier les acquis de l’élève en termes de résolution de
situations
concrètes,
et non plus en termes d’une somme de savoirs et de savoir-faire
que l’élève s’empresse souvent d’oublier,
et dont il ne sait pas comment les utiliser
dans la vie active. En cela, l’approche
par les compétence de base est une réponse aux
problèmes d’analphabétisme fonctionnel.
2-Les principales notions relatives à l’approche
par les compétences de base
2-1- Qu’est-ce
qu’une compétence ?
On dit de quelqu’un qu’il est
compétent lorsque non seulement il possède certains
acquis (connaissances,
savoir-faire, procédures, attitudes, etc.), mais surtout lorsqu’il
peut mobiliser ces acquis de
façon concrète pour résoudre une situation-problème
donnée.
EXEMPLES DE COMPETENCES
(1) Tenir une conversation
téléphonique qui ne fait pas appel à un vocabulaire spécialisé, et dans sa
langue maternelle
(2) Rédiger une facture simple (5
à 10 articles)
(3) À partir d’une situation
vécue mettant en évidence différents problèmes de pollution de l’eau, de
l’air et de pollution par le
bruit, proposer des solutions appropriées aux différents problèmes identifiés
au
préalable.
D’une façon plus précise, une
compétence est “la possibilité, pour un individu, de
mobiliser un
ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une situationproblème
qui appartient à une famille de
situations” (Roegiers, 2000).
Parler des compétences suppose
que l’on évoque tout à la fois :
- les ressources, c’est-à-dire
les savoirs, savoir-faire et savoir-être que l’élève va devoir
mobiliser ;
- les situations dans lesquelles l’élève
devra mobiliser ces ressources.
2-2-Les ressources
Les ressources sont
essentiellement les savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaires à
la maîtrise de la compétence.
Dans l’exemple (1) ci-dessus, les
ressources suivantes sont mobilisées :
- savoirs : la connaissance d’un
vocabulaire de base pour une conversation
téléphonique, les formules de
politesse… ;
- savoir-faire : la formulation d’une
question, la formulation d’une réponse à une
question posée, le fait de se
présenter, l’utilisation du futur, de l’imparfait... ;
- savoir-être : le fait d’adopter
une attitude cordiale, de s’intéresser à son interlocuteur...
Ces ressources relèvent de ce que
l’élève apprend à l’école. Elles font l’objet
d’apprentissages organisés à cet
effet, que ce soit de façon traditionnelle, ou à travers
des situations-problèmes
didactiques, où l’élève est mis au centre des apprentissages.
D’autres ressources entrent
toutefois en ligne de compte, comme les savoirs
d’expérience ou encore les
procédures automatisées.
Outre les ressources internes à l’élève,
ou, de façon plus générale, à celui qui développe
la compétence, il y a les
ressources externes, nécessaires pour exercer la compétence.
Parmi celles-ci, il y a les
ressources matérielles : il est difficile de montrer qu’on est
compétent pour jouer un match en
double au tennis, si on ne dispose pas d’une
raquette !
2-3-La notion de situation « cible »
Une situation « cible » est une
situation qui est le reflet d’une compétence à installer
chez l’élève. Elle peut être
considérée comme une occasion d’exercer la compétence,
ou comme une occasion d’évaluer
la compétence. Dans l’approche par les compétences
de base, quand on parle de
situations, on parle de situations « cibles », de situations de
réinvestissement, de situations d’intégration
(tous ces termes sont des synonymes), pour
bien la distinguer des situations
didactiques qui, elles, ont pour fonction de développer
de nouveaux apprentissages de
concepts, de savoir-faire, etc1. Certains auteurs utilisent
le terme de « tâche complexe »
pour désigner une situation « cible ». C’est également
un terme intéressant, mais il ne
règle pas la distinction entre une tâche qui est une
occasion d’acquérir de nouveaux
savoirs ou savoir-faire au sein d’un groupe classe
(situation-problème didactique)
et une tâche qui est visée au terme d’un ensemble d’apprentissages ponctuels
parce que représentative d’une compétence à acquérir
(situation « cible »).
Ces situations « cibles » sont
des situations-problèmes complexes, et pas un simple
exercice. Tout comme un joueur de
football ne peut pas se contenter d’exercer sa
compétence en tirant des
penalties, ou en s’exerçant à dribbler, et ne peut véritablement
exercer sa compétence qu’en
jouant un match de football, un élève ne peut développer
la compétence (1) ci-dessus qu’en
étant confronté à une conversation téléphonique,
dans toute sa complexité. Encore
faut-il bien ajuster le niveau : lui proposer de se
contenter d’une réplique dans une
conversation n’aurait pas le niveau de complexité
requis. En revanche, lui demander
de faire face à une conversation spécialisée ou dans
une langue étrangère serait le
piéger, parce qu’il n’aurait pas acquis les éléments qui lui
permettraient de faire face. Tout
comme le match de football est une situation pour la
compétence « jouer au football »,
une conversation téléphonique est une situation
« cible » relative à la
compétence (1), à condition qu’elle réponde à certaines
caractéristiques, par exemple le
fait que l’interlocuteur ne soit pas visible pendant la
communication téléphonique, ou le
fait qu’il y ait un effet de surprise.
De même, dans l’exemple de la
compétence (3), une situation « cible » consiste à
présenter à l’élève un contexte de pollution (à
travers un dessin, une photo…).
3-La notion de famille de situations
A chaque compétence est associée
une famille de situations-problèmes. C’est un
ensemble de situations « cibles »
dont chacune est une occasion d’exercer la
compétence : une occasion d’un
niveau de complexité suffisant (en conditions réelles),
mais d’un niveau qui ne dépasse
pas ce qui est attendu. Toutes ces situations sont dites
équivalentes, c’est-à-dire
interchangeables en termes de niveau de difficulté et de
complexité.
Pour la compétence « jouer au
football », la famille de situations se dégage
naturellement : c’est l’ensemble
des matchs que le joueur pourrait jouer2. S’il est
compétent dans un match, il le
reste dans un autre. Sauf accident, il suffirait à un
entraîneur de voir le joueur à l’oeuvre
dans deux ou trois matches pour apprécier s’il est
compétent. Il en va de même des
compétences à l’école, qui peuvent être évaluées à
travers deux ou trois situations
« cibles », voire même une seule, à condition que ces situations soit
représentative de la compétence3. Ceci ne veut pas dire que l’élève est
directement évalué sur sa
compétence : il a d’abord l’occasion de s’entraîner. Il en va
de même d’un futur conducteur de
voiture : quand il a appris le code de la route, et qu’il
a acquis les ressources
nécessaires pour conduire (embrayer, débrayer, démarrer en
côte, etc.), on ne l’évalue pas
tout de suite. Il faut d’abord qu’il s’exerce à plusieurs
reprises à conduire en situation réelle.
Reprenons les exemples proposés
ci-dessus.
• La famille de
situations-problèmes de la compétence (1) est l’ensemble des
conversations téléphoniques
différentes auxquelles l’élève devrait pouvoir faire face
(l’une avec une tante qui l’invite
à passer des vacances, l’autre avec un ami qui lui
demande de ses nouvelles, etc.),
à condition qu’elles restent dans les limites fixées : se
dérouler dans sa langue
maternelle, et ne pas faire appel à un vocabulaire spécialisé.
• La famille de
situations-problèmes de la compétence (2) est l’ensemble des factures
que l’élève devrait pouvoir
rédiger, dans des contextes différents (une facture qui
mentionne des achats
alimentaires, une autre relative à des pièces de voiture, etc.), à
condition que ces factures
restent dans les limites fixées : une facture simple, avec 5 à
10 articles.
L’élève ne sera déclaré compétent
que lorsqu’il pourra faire face à n’importe quelle
situation qui appartient à la
famille de situations, la situation étant nouvelle, inédite. La
reproduction pure et simple est
donc exclue. Pour le concepteur de programmes et de
manuels, cela implique que, dans
chaque famille de situations-problèmes, il faut
chercher à construire plusieurs
situations équivalentes. Par exemple, si on mentionne
dans la compétence (2) qu’il s’agit
de factures de 5 à 10 articles, c’est pour situer le
niveau de complexité de la
situation. Il en va de même dans la compétence (1) dans
laquelle on précise « qui ne fait
pas appel à un vocabulaire spécialisé », et « dans sa
langue maternelle ». Ces
précisions, ou caractéristiques des situations de la compétence
sont des paramètres de la famille de
situations.
bonsoir cher personne je voudrais s'il vous plait vous demander la bibliographie de la partie de xavier roegieres qui est l'objective de l'approche par compétence
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