Les outils de l'enseignant
La fiche de préparation
La fiche de préparation
permet à la fois de sérier et de préciser les
aspects notionnels (compétences visées), logistiques et organisationnels
nécessaires à la construction d’une connaissance, d’une compétence.
Elle doit être à la fois précise
et économique dans la mesure où elle est à la fois un outil de réflexion
didactique mais également un aide mémoire d'accompagnement lors de la conduite
de classe.
La fiche de préparation,
indispensable en début de carrière, est un outil de travail personnel, sa forme
est libre (manuscrite, remplie informatiquement, dans des cadres préalablement
réfléchis par l’enseignement). Le classement de ces fiches par matière peut se
révéler pratique.
Pourquoi ?
C’est un outil qui
permet d’envisager, de façon détaillée, les différents moments de
l’unité d’apprentissage (qui peut n’être composée que d’une séance) en suivant
les étapes d’acquisition des compétences liées à l’apprentissage.
À noter une confusion fréquente entre les termes « unité d’apprentissage »
(ou séquence) et « séance ».
Pour plus de clarté,
une unité d’apprentissage C’est un ensemble de séances nécessaires à
l’apprentissage d’une notion donnée ou d’une compétence.
La fiche de
préparation prend en compte la diversité des élèves, leurs acquis préalables,
les obstacles possibles, la gestion de l’espace et du temps, la façon de gérer
le groupe, la place de l’enseignant et les consignes qu’il passe. Elle anticipe
la démarche mise en œuvre. Elle situe l´apprentissage
dans un repère temporel et permet de structurer la séance en déterminant la
durée des différents moments qui la constituent, temps de passation des
consignes / temps de travail collectif, individuel etc.… et le moment de l´année où elle se déroule.
Quand ?
Préalablement au travail que l’on
souhaite engager dans sa classe.
Parallèlement au développement
des activités car des ajustements sont parfois nécessaires.
Comment ?
La fiche de préparation comporte
plusieurs rubriques qui correspondent à des points essentiels de la mise en
oeuvre. Elle est en relation directe avec le travail
de programmation et de progression.
-
le titre de l’unité
d’apprentissage et la place de la séance dans la séquence (séance 2/5 par
exemple)
-
La compétence à laquelle l’unité
d’apprentissage se rapporte
-
l’objectif d’apprentissage
(l’intention pédagogique de l’enseignant, ce que doivent apprendre les élèves)
-
les modalités d’évaluation en lien
avec les objectifs d’apprentissage
-
la/les capacité(s) travaillée(s),
(en référence aux I.O.) dans la discipline concernées et la/les capacité(s)
travaillée(s) dans le domaine de la maîtrise de la langue
-
la
trace écrite
-
la durée de la séance, des
différents moments qui rythment la séance…
-
le matériel de la séance / les
outils de l’élève
-
le lieu
-
les déroulements des séances
qui peuvent être rédigés sous différentes formes et
qui posent les différents moments au regard de
la stratégie (individuel, collectif, en groupes, par écrit, en situation de
recherche …)
-
La prise en compte de la configuration de la classe : cours multiples
ou ateliers :feuille partagée (plusieurs colonnes) pour pouvoir, à
chaque phase du déroulement de la séance, identifier où est l’enseignant, ce qu’il y fait, que font
les élèves des autres cours ou groupes pendant
ce temps et au final combien de temps l’enseignant a-t-il consacré à
chaque groupe.
-
les éventuels prolongements
-
les observations faites pendant le
déroulement : ce qui a été rapide, trop long ; ce qui était
particulièrement bien adapté aux élèves ou non, les difficultés observées…(ces remarques peuvent être consignées en
dehors de la séance)
-
la consigne :
Il faut essayer de prévoir les
consignes principales. La consigne est souvent
formulée par le maître et explicitée si nécessaire. Elle gagnerait à être reformulée par les élèves afin de
s’assurer de la compréhension de la tâche à effectuer.
-les étapes :
Elles
doivent permettre de rythmer la séance (se donner un cadre chronologique) mais
aussi de rassembler le groupe, faire le point, retrouver le calme, structurer
les méthodes.
Pour chacune des étapes ;
déterminer le temps prévu et distinguer les activités des élèves de celles de
l’enseignant.
Selon le travail proposé, un retour sur l’activité
pourra être réalisé avec les élèves. Il fera suite à l’activité ou, au
contraire sera volontairement différé. Il permettra à ceux qui sont en
difficulté de comprendre rétrospectivement la consigne et la tâche qui leur
avait été assignée.
Il
semble pertinent que toute séance se conclue au moins par l'identification d'un
savoir nouveau même si c'est un savoir parcellaire ou de questions ouvrant sur la suite.
Ce
temps est également l’occasion pour les élèves, qui ne sont alors plus
dans l’action, d’avoir une réflexion métacognitive permettant une prise
de conscience des procédures, des méthodes et des processus intellectuels mis
en œuvre pour résoudre un problème ; la métacognition améliore l'acquisition
des connaissances et le transfert des acquis.
A posteriori, l’enseignant
analyse les difficultés qu’il a rencontrées dans sa pratique de classe, et
celles qu’ont éprouvées les élèves au cours de la tâche.
- les formes de travail :
Elles permettent à la fois de rythmer la séance,
d'introduire des méthodes ou des entrées diverses, de mettre en place des
variables didactiques, de communiquer sur divers degrés. Bien entendu,
l’enseignant « gestionnaire du temps scolaire » va équilibrer le choix
des formes de travail non seulement en fonction de la séance mais du moment où
elle se passe dans la journée. On évitera par exemple la succession de deux
séances en "collectif oral" ou au contraire avec beaucoup d'écrit.
-la gestion de
l'hétérogénéité :
Il est nécessaire d’anticiper les difficultés en
proposant des "remédiations".
Il est donc très utile
d'envisager dans la fiche de préparation des aides en amont qui permettront aux
élèves en difficulté de comprendre une situation, de dépasser l'obstacle d'un lexique
difficile, d'une lecture ardue etc....
Il
semble aussi nécessaire de ne pas oublier l'élève en réussite en lui proposant
non pas "davantage d'exercices" mais de découvrir des situations plus
complexes.
Enfin,
il faut aménager la séance en gérant aussi les différents rythmes de travail
des élèves.
-
le
recours au tableau et autres aides à l’apprentissage :
La
fiche de préparation doit permettre d'envisager comment on utilisera le tableau
ou les affichages collectifs. Quand le tableau sera-t-il préparé ? Dans
certains cas il est bon de situer une séance après la récréation, ou à l´entrée
en classe, pour avoir le temps de préparer le texte au tableau.
-
la transversalité de la
langue :
On essaiera d'envisager le traitement des volets
« lire, dire, écrire » relatifs à la maîtrise de la langue.
Les écueils possibles
Utiliser une fiche de préparation sans adaptation
préalable à tout groupe d’élèves : les guides du maître, les sites
Internet proposent des approches souvent intéressantes, mais qu’il est
nécessaire de bien analyser et d’adapter à son contexte de classe.
Prévoir une séance trop linéaire, sans intervention
des élèves, sans éventuels obstacles.
Trop détailler, trop
imaginer ce que le maître ou les élèves vont dire. On se retrouve face à une
production écrite décontextualisée. Le risque alors est de vouloir s´accrocher
à ce qui est prévu sur la fiche et de ne plus être attentif et réceptif aux
réponses des élèves.
Utiliser au fil des ans
les mêmes fiches … Elles doivent correspondre à une classe et un groupe
d´élèves, à un moment donné. Il est intéressant de continuer sans cesse à questionner ses pratiques et à rester en
corrélation avec les programmes et les avancées en recherche pédagogique.
La fiche est un outil pour
« anticiper » : mais il faut savoir adapter voire s’arrêter si
la séance ne correspond pas à l’objectif qui était visé. Au-delà de la
prévision, il faut pouvoir rester à l´écoute de ce qui se déroule en classe.
C´est alors qu´interviendra l´analyse post-séance et la prise de conscience des
écarts entre prévu et réalisé.
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